Unsere Erfahrung als Dozenten an der Universität Aix-Marseille (der grössten Frankreichs) zeigt, dass das französische Unterrichtssystem noch immer zu sehr auf das Herausfiltern der Allerbesten gerichtet ist. Dabei bleiben die anderen auf der Strecke, und das sind fast immer die Schüler und Studenten aus weniger privilegierten Elternhäusern; aber auch solche, die Fragen stellen und Kritik äussern. Damit wird nur die individuelle Leistung belohnt, und Gruppenarbeit vernachlässigt. Wir schlagen vor, so wie wie wir es auch mit Erfolg praktiziert haben, die Arbeit in Gruppen zu fördern und Jede und Jeden zu aktiver Mitarbeit zu motivieren.

Eine weitere Baustelle wäre der Unterricht in Fremdsprachen, besonders in Englisch: Das enorme Defizit in Frankreich stellt ein Handicap für die Zukunft dar. 90% der Schüler hier mögen ihren Fremdsprachenunterricht nicht: Was soll daraus werden?

L’égalité des chances est en effet un principe de base qu’il faudra mieux mettre en oeuvre. Nous devrions tous être d’accord que l’inégalité n’est pas une fatalité, et que nos jeunes ont TOUS besoin d’être accompagnés et aidés dès le début, en développant leurs talents et capacités individuelles. Ainsi, on évite le décrochement scolaire, le chomage, la précarité et, pour quelquesun(e)s une carrière dans la criminalité et même le terrorisme, et on puise à fond dans le plein potentiel des générations. Voici un investissement à renforcer.

Or, le système d’éducation que nous avons découvert pendant 13 ans de chargés de cours à l’Université ne répond pas à cette exigence; et il paraît que c’est vrai en général. L’éducation scolaire et universitaire ne fait que trier. Elle est toujours à la recherche de l’excellence, du meilleur élève; et elle oublie trop souvent celles et ceux qui ne répondent pas ouvertement aux critères reçus d’excellence. Comme si l’on n’aurait pas besoin d’excellents artisans, aides sociales et soignants, techniciens, fonctionnaires, enseignants…

Dans notre Masters 2, la palme allait toujours vers l’étudiant le plus visible, bon parleur, agréable aux professeurs, et non pas nécessairement celui avec la participation la plus active et les meilleures performances en général. Et l’enseignement même est toujours donné „à l’ancienne“: Les professeurs (même les jeunes!) restent sur leur estrade, monologant pendant une heure; faut tout noter, faut pas interrompre, et surtout ne pas sembler être critique. Nous avons toujours essayé de susciter de questions, de critiques, de savoir si tous avaient bien compris – rien; les étudiants n’y sont pas habitués. Ils doivent écouter, noter, revoir chez eux et recracher la matière aux examens. Quel gâchis.

De plus, la recherche du meilleur est contraire au développement des capacités de coopérer, d’évoluer en équipe. Si chacun s’occupe de ses ambitions, il ne voudra pas partager avec les autres dans sa groupe; c’est logique. Mais seulement la coopération peut créer les synergies, permettant à chacun de trouver sa place dans un projet et de contribuer à son succès. Tout ce que nous avons vu à Bruxelles (équipe Delors et autres) et à Aix va dans le sens contraire: Le succès individuel passe devant un projet commun. Comme l’a dit Claude Onesta: Il faut associer tous, et on les rend plus épanouis, motivés et performants – dans le sport comme dans notre société. La concurrence est un handicap pour le projet, car on perd la moitié de son énergie à se battre avec l’autre; on ne consacre pas tous ses atouts pour atteindre les objectifs communs.

Or, le système actuel favorise justement la concurrence, au lieu de promouvoir et accompagner chaque élève selon ses capacités. C’est seulement logique que nous retrouvons l’incapacité de coopérer, de réseauter et de partager partout dans notre société.

Nous ne sommes pas des spécialistes du système et des règles et mesures existantes. Si, comme M. Macron, on veut promouvoir l’égalité des chances, on devra certainement travailler à court et à long terme, p. ex. sur la formation et la sélection des professeurs. Le Directeur du plus grand collège de notre Département, dans une interview, disait plus ou moins la même chose: Il faut sortir de ce système de „tri“. (En plus, il a conclu que l’école française n’a jamais été bonne, et, comparée avec d’autres, elle est moyenne, pour ne pas dire médiocre. C’est lui qui l‘ a dit…).

Autre témoin: Les résultats de recherche et de réflexion de la Conférence des Grandes Ecoles. Leur conclusion que les inégalités d’accès et de chances de réussite laissent pour compte un vivier énorme de talents, et que ce problème fondamental vient de toute la chaîne scolaire confirme nos expériences.

Nos propositions:

D’abord, un programme politique devrait sérieusement adresser cette situation.

Propositions concrètes: Individualisation de l’enseignement, le maintien et renforcement du ZEP/REP + , des classes plus petites ou autres?

Mettre en question la prépondérance, voire existence, des Grandes Ecoles qui ne fait que reconduire ce système élitaire et exclusif.

En finir avec la complexité inutile et les changements continus du système, de plus en plus incomprises par élèves et parents (dans notre Masters 2, même les professeurs n’ont pas compris les différentes options). Promouvoir notamment, p. ex. par l’emploi de professeurs anglophones, l’enseignement des langues étrangères, surtout de l’anglais, et des sciences naturelles. Le dégoût déclaré par 90 % des français envers les langues étrangères et les sciences naturelles démontre un échec cuisant de nos écoles car il s’agit de matières porteurs d’avenir.

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